La lingerie : vers une déconstruction des codes ?
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Pendant des décennies, la lingerie a été perçue comme objet de séduction mettant en avant des corps standardisés, dictés par la société du toujours plus mince, toujours plus lisse, toujours plus élancé. Les sous-vêtements féminins ont longtemps été et sont encore parfois perçus comme la représentation de la sexualité et de la dominance masculine. Pourtant, depuis quelques années, l’industrie semble évoluer notamment avec le mouvement body-positive qui met en avant et pousse à l'acceptation de tous les types de corps.
Des designers remettant en question les standards corporels
De nouvelles marques ont fait le pari de promouvoir des corps opposés aux diktats de beauté. Savage X Fenty, lancé par Rihanna en 2018 en est une bonne illustration. En proposant de la lingerie inclusive, adaptée à tous les corps et toutes les morphologies, cette marque vient remettre en question les codes de la lingerie féminine. En septembre dernier, grâce à un défilé mettant en scène une diversité rare de morphologies et de carnations, Savage X Fenty bouscule de nombreuses idéologies. Ces démarches engagées sont suivies par d’autres marques emblématiques comme Victoria Secret qui crée désormais des campagnes de communication avec des femmes rondes ou encore Chantelle qui intègre des femmes aux physiques éloignés de ceux habituellement mis en avant.
Michaela Stark fait partie de ces designers qui révolutionnent l’image de la lingerie féminine. Entre soutien-gorge qui laisse entrevoir un téton, culotte avec des lanières faisant ressortir les bourrelets ou encore poils apparents, la designer australienne n’hésite pas à poser elle-même pour se réapproprier le corps féminin. Grâce à l’acceptation de ses formes et de ses vergetures, Michaela nous offre une nouvelle vision. C’est également la cause que sert d’autres designers comme Cha Myung qui va encore plus loin en créant des pièces avec des faux bourrelets. Le travail de ces designers déconstruit l’image de la lingerie en l’utilisant comme reprise de contrôle sur sa sexualité.
La lingerie est avant tout portée pour soi et non pour répondre au besoin de désir de l’autre.
Du mouvement engagé à l'émergence de tendances fortes
Ces engagements se déploient de manière significative ces dernières années pour s'étendre aujourd'hui à un public plus large, allant jusqu'aux tapis rouges. La créatrice Nensi Dojaka lance en 2017 une marque portant son nom avec la particularité de proposer une lingerie sans maintien avec un tissu posé sur la poitrine ne la rehaussant pas, contrairement aux soutiens-gorge traditionnels. Le mouvement s'est amplifié puisque Bella Hadid a porté une pièce de sa collection lors des MTV Music Video Awards en Septembre 2020. Versace a également suivi cette tendance en invitant pour la première fois de son histoire des mannequins grande taille arborant des pièces où dépassaient à chaque fois le soutien-gorge.
LIVY, une marque de lingerie haut de gamme, fait également parler d'elle avec sa gamme "Hush Hush". Véritable marque disruptive, LIVY arbore les sous-vêtements féminins sous un autre angle, avec pour objectif de laisser à la femme le choix de s'offrir une belle représentation d'elle-même. C'est notamment lors du 72ème Festival International du Film de Cannes en mai 2019 que la marque a frappé fort. En organisant une soirée sulfureuse avec un défilé très remarqué, mêlant mannequins et danseuses Crazy Horse, LIVY Hush Hush ose et s'émancipe des diktats de l'industrie de la lingerie féminine.
Les femmes défilant à la LIVYHOUSE lors du 72ème Festival de Cannes
L'audace de tous ces créateurs est un nouveau pas vers le changement des mentalités. En cassant les codes, les corps pour lesquels s'accepter est un combat, sont enfin représentés et mis en avant. La femme est également représentée comme assumée, libérée et maître de son corps.
C'est la fin de cet article. N'hésitez pas à nous suivre sur Instagram pour d'autres actualités.